jeudi 3 juillet 2008

8; COMPAQ

Écrire parce qu'il le faut. Parce qu'il n'y a pas de réelles solutions ou de réels problèmes. Parce qu'écrire est une forme de déformation. Parce qu'il n'y a pas de négation et encore moins d'affirmations ou de qualités. Parce que c'est un gaglimatias de vies, de maladies et de morts. Parce qu'une photo de mots charme. Parce que lire est inutile et, à long terme, mauvais pour la santé. Parce que multiplier divise. Parce qu'aspirer inspire. Parce que le suicide n'est qu'une affirmation et qu'il n'existe plus. Ou pas encore. Par ce mot, la langue se tranche et le pas s'emboite. Parce que l'acte n'a pas de résonnance, même dans un livre. Parce que l'acte est une résonnance. Parce que c'est loin d'être original. Parce qu'on peut partir, très loin, sans se retourner. Parce que les mots sont de cire devant une passion. Parce que les explications sont obsolètes. Parce qu'expliquer, c'est tuer. Parce que le ciel est un désert de nuages. Parce que le poids des feuilles peut égaler au poids d'un homme. Parce que la main est malhabile. Par nervosité. Parce que la publication retire le temps. Parce que le temps n'est qu'une balle tirée. Parce que s'y consacrer, c'est se concasser. Parce qu'il n'y a que des cassures. Parce qu'il n'y a que l'imprécision. Parce qu'on peut étouffer d'un texte trop compressé. Parce que ce n'est pas en vivant qu'on apprend à mourir. Par instinct de survie et d'instinction.

Parce qu'on peut respirer dans une marge. Parce les phrases, de nos jours, ne sont que des phases. Parce que même la société peut effacer une virgule. Parce que le sucre se répand sur la table et qu'on s'en mouille le doigt. Parce que le Cafard peut être un ami. Parce que les mots manquent et qu'il faut les chercher. Écrire parce qu'il n'y a pas de justifications valables. Parce qu'il n'y a rien. Parce que le coeur est un voeu. Parce que les fées mordent. Parce que, pendant un court instant, une biscotte peut être surréelle. Parce que le réel est vide. Parce que la science n'est que fiction. Parce que le tout s'achemine vers le tout. Parce que je ne sais pas. Parce que la Politique mange la vie.

1 commentaire:

castor a dit…

Merci pour ce délicieux moment
castor