dimanche 8 juin 2008

6; Mes mots

II

Mes mots comme des regards sourds
Comme le viol de pensées sucrées
Comme les geignements d’un rat piégé
Comme les mouvements d’un enfant timide
Et intimidé par le dur éclat d’un métal cru.

Mes mots comme des tentatives désespérées
D’espoir. Comme l’égaré qui tente de se réchauffer
Au près d’un feu de brindilles. Mais qui remarque
Les yeux avides d’un monstre.
Les dents livides d’une grimace.

Mes mots comme une aurore blafarde
Après un matin d’amour qui,
entre nos bras, avait caché
Ma solitude. Ton souffle endormi
Qui coupait mon mutisme. Les yeux grands ouverts.

Mes mots comme les. La règle qui coupe. Vers.
Nos. Qui balbutie un. Le verbe d’une
Vaillance de matelots sur un navire qui virevolte
Entre les flots d’une eau confuse. Sans capitaine,
Sans cap et sans amarres. Le lointain et son lot d’anxiété.

Mes mots comme un amalgame de lapsus
Comme les gestes d’un membre atrophié
Comme un passant à l’arrière-plan d’une photo
Comme un énorme blanc typographique
Qui serait le résumé d’une vie.

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